Baba Zongo : “Je ne parlerai pas du cas Koffi…”

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Après une carrière qui l’a vu passer par plusieurs clubs du Fasofoot, du Ghana et de la Côte d’Ivoire, Baba Zongo mettra un terme à sa carrière de footballeur à l’issue de la présente saison. Une carrière riche d’enseignements pour l’initiateur des Soulama d’Or qui s’est livré à notre micro.

Stades226 : Bonjour Baba, tu te retires du football actif après plusieurs saisons intenses. Réalises-tu le chemin parcouru?

Baba Zongo (BZ) : Haa oui! C’est dans ces jours-ci que je réalise vraiment tout le chemin parcouru avec un regard rétrospectif. 14 clubs en 20 saisons c’est énorme.

Stades226 : Quatorze clubs, 20 ans de carrière, aurais-tu parié pour cela au début de ta carrière?

BZ : Pas du tout pour être sincère.
Mais je peux dire que c’était prévisible parce que j’ai toujours eu une vision holistique dans le sens de découvrir d’autres cultures de gestion et de pratiques dans cet environnement.

Stades226 : Tu terminés par la Côte d’Ivoire, après avoir fais l’Asec et l’Africa, les clubs les plus mythiques, parles nous un peu de ton expérience en Côte d’Ivoire

BZ : La Côte d’Ivoire est devenue mon deuxième pays de cÅ“ur après le Burkina Faso.
C’est un pays par le football qui m’a adopté avec un respect et une considération vraiment énorme. J’ai le respect de tous les dirigeants des clubs où j’ai passé. Un peu partout les coéquipiers m’ont surnommé “le Sage” (Rires…). Les supporters de l’Africa m’ont surnommé “zongoli golier” pour faire allusion à Zagoli golier.
Je me suis crée vraiment un carnet d’adresses sportif et humain impressionnant dans le pays du père fondateur Houphouet Boigny

Stades226 : Au Burkina Faso tu es pourtant considéré comme un “syndicaliste” …?

BZ: Voilà le problème de l’environnement du football burkinabè. Ils veulent des suivistes ou des conformistes. Or, moi mon éducation et mon cursus m’ont permis d’être dans l’innovation dans le denoncememt de ce qui ne vas pas et la proposition pour un meilleur résultat.
A ce que je sache aucun des présidents de club où j’ai joué n’a apporté un élément tangible pour dire que Baba zongo lui a manqué du respect. Certains ont juste du mal à être contredit dans la vérité par un joueur…(Rires…)

Stades226 : Alors Baba, après avoir connu l’USCO, l’Asfa Yennenga, l’EFO et bien d’autres clubs, comment juges-tu le quotidien des clubs burkinabè à l’heure où la question du professionnalisme devient récurrente ?

BZ : Il faut que nos dirigeants de clubs saches que le football moderne est devenu un business qui génère énormément d’argent. Donc il faut forcément revoir le statut de certains clubs et étoffer l’administration par des compétences dans tous les domaines. Le management, la communication et le marketing.
Et la majorité des clubs burkinabè fonctionnent par des visons conjoncturelles et non structurelles et cela n’apporte pas de résultats durables et opérationnels. Il nous faut changer de paradigme…

Stades226 : tu as le mérite d’avoir joué à l’Asfa Yennenga et à l’EFO. C’est fort, des deux, lequel gardes tu le plus dans le coeur?

BZ : La vous allez me créer des problèmes. (Rires aux éclats…)
Mes deux titres de champion du fasofoot c’est avec ces deux géants. J’ai toujours gagné les derbys étant à l’ASFA et pareil quand j’ai signé à l’EFO. Un journaliste m’a dit un jour que j’étais le talisman des derbys …
Je ne pourrai pas faire un choix parce que j’ai vraiment eu l’honneur de porter fièrement la couleur jaune et vert d’une part et bleu et blanc d’autre part. J’ai toujours été neutre le jour des derbys. (Rires…)

Stades226 : Baba a également connu l’équipe nationale, c’est une expérience qu’il voudrait également partager…?

BZ : Oui c’est l’un des éléments marquant de ma carrière footballistique. J’ai eu cette chance à m’a première Convocation en 2014 avec les Étalons seniors A et de pouvoir joué les 25 dernières minutes du match Maroc # Burkina (1-2)
Porter les couleurs du pays et chanter l’hymne national les larmes coulent sans que tu ne te rendes compte.
Il faut noté également que j’ai joué avec les cadets, les espoirs et les locaux. Cela ma permis de réaliser que le travail bien fait est toujours récompensé par la grâce Divine.

Stades226 : aujourd’hui, l’équipe nationale est en pleine mutation avec Brama Traoré. Mutation marquée par une crise avec les cadres, sans parler et le forfait d’Hervé Koffi qui fait couler beaucoup d’encre et de salives, du dehors comment perçois tu cette situation ?

BZ : Je ne dirai pas mutation. On devrait plutôt dire la consolidation des acquis.
En 2013 j’ai écris pour dire que le football burkinabè n’était plus à un tournant de son histoire et que nous avions déjà tourné qu’il nous suffisait juste d’appuyer sur l’accélérateur. Et qu’est ce que nous avons fait après cela? Nous diviser par égoïsme démesuré , des crises à n’en point finir. Voici ce qui nous rattrape. Pendant que les autres préparent sereinement les rencontres, nous ce sont manquements dans la communication du haut jusqu’aux joueurs…
Tout est parti de la gestion de la com. Je ne parlerai pas du cas Koffi parce que je n’ai pas toutes les données de l’histoire pour tirer une conclusion qui pourrait ne pas être vrai.

Stades226 : tu aussi le promoteur des Soulama d’or, parles nous un peu de ce projet?

BZ : Ce projet c’est comme une mission que le regretté Abdoulaye Soulama m’avait confié au Maroc en 2014 .
Il me disait ceci ” Baba, sache que le plus important dans notre milieu ce n’est pas ce que tu gagnes comme bien dans le présent, mais plutôt ce que tu laisse comme souvenir aux gens.” Et 06 ans après cela m’est venu a l’idée de l’honorer en mettant en place un prix qui prendra son nom et qui récompensera les meilleurs gardiens de but dans le fasofoot.
Cela n’a pas été facile à nos débuts mais nous allons organiser pour la 4e année consécutive la cérémonie des soulama d’Or 24 prévu le vendredi 28 juin inch’Allah. Les choses évoluent, les gens adhérent au projet et nous travaillons à ce que chaque année le contenu soit plus attrayant.

Stades226 : Comment prépares-tu la quatrième édition de ce prix?

BZ : Comme je l’ai relevé plus haut la cérémonie est prévue pour le vendredi 28 juin à Palm Beach Hôtel Yennenga à Ouaga sous le thème “ Quelle place accordée aux anciennes gloires dans l’environnement du fasofoot ? “
Cette année nous prévoyons une soirée dîné gala tapis rouge avec défilé de mode. Nous allons honorer certaines anciennes gloires de ce poste en asseyant de retracer leurs parcours et faire des plaidoiries pour le statut d’anciennes gloires dans le football burkinabè.

Stades226 : C’est la fin de carrière, quel projet pour la reconversion ?

BZ : Je quitte le rectangle vert pour être juste à coté… Cela fait 04 ans que je me forme dans le Management et la Gestion des projets stratégiques le Suivi et l’évaluation…
L’accompagnement des transitions de carrière professionnelle. Avec ma licence en sciences humaines option Anthropologie politique et sociale, je sens prêt à relever les défis dans l’environnement du fasofoot.
Je suis le président du conseil de gestion du club As Rotterdam International FC de Loumbila créé en 2022 avec fondateur deux jeunes frères (Brouam et Abraham Koné )
Et je suis disponible et ouvert à toutes propositions de projets bien structurés pour servir le fasofoot.

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